Comment faire face aux blessures sportives ?

Comment faire face aux blessures sportives ?

Dans cet article je vais vous présenter trois principes pour vous aider et vous expliquer comment faire face aux blessures sportives. 

Nous sommes vendredi matin, la semaine d’entraînement s’est bien passé : 2 entraînements par jour en moyenne entre les coachings individuels, les cours collectifs et les entraînements personnels. Je pars à la salle pour l’entraînement de Jiu-Jitsu du midi avec le sourire. Tout se passe bien, je suis dans une phase où je sens les progrès après des mois d’entraînement difficiles. Je m’entrainais sérieusement mais c’était une phase frustrante où les progrès ne sont pas visibles.

Je finis l’entraînement satisfait, j’ai réussi des bonnes phases sur des partenaires plus expérimentés.

À ce moment, un jeune compétiteur me propose un dernier round, j’accepte. Je sens la fatigue mais je maintiens le rythme.

Puis, bêtement, sur un mouvement de passage de garde, il tombe sur ma main dans une position de contrainte… Boom ! C’est la blessure !

J’effectue une radio dans l’après-midi et le résultat est net : fracture du 5e métacarpe.

Je prends rapidement conscience des conséquences. 45 jours sans entraînement. Cela veut dire que je ne vais pas progresser pendant 45 jours, pire, il me faudra sûrement aussi 45 jours pour retrouver la confiance et mon niveau avant blessure. En tout, cela fait 3 mois pour se retrouver à la case départ !

C’est un coup dur, comme chaque blessure !

Entre 18 et 25 ans, je me suis blessé régulièrement quand je pratiquais la boxe thaïlandaise en compétition. Mais, depuis des années, je ne m’étais pas blessé sérieusement. Un mélange d’entraînement plus intelligent et une pincée de chance.

Cette fois, c’est différent, je suis différent. J’ai évolué, je me suis formé à la préparation mentale et à la thérapie par choc thermique.

J’ai eu l’opportunité d’accompagner des sportifs blessés et de les aider mentalement à traverser cette épreuve.

Je vis cette blessure comme une occasion d’appliquer et d’améliorer cette méthode d’accompagnement du sportif blessé. Je deviens un enthousiaste cobaye.

L’état d’esprit est essentiel lors d’une phase de blessure. Le piège est de tomber rapidement dans une forme de déprime. Vous ne faites plus de sport, vous ne voyez plus les partenaires d’entraînement, vous compensez avec la nourriture et la fête, etc.

Un état d’esprit positif et un dialogue interne positif sont les piliers incontournables quand vous êtes blessés.

Table des matières

S’entrainer autour de la blessure 

Dans mon cas, j’ai un os de cassé mais tous les autres vont bien. Je relativise la situation et je me concentre sur le positif. Mentalement et physiquement, le mouvement du reste du corps est primordial. Même si votre entraînement est différent, vous continuez à développer votre goût de l’effort, vous libérez des hormones positives (dopamine, sérotonine, adrénaline, etc.) et vous facilitez votre retour à l’entraînement après la phase de guérison.

Une fracture de la main. C’est une chance car c’est l’extrémité d’un membre supérieur. Cela veut dire que je peux travailler les jambes, le bras droit et les muscles du tronc.

C’est l’occasion de me concentrer sur un mois de préparation physique spécifique du bas du corps, de travailler mes déplacements en boxe, etc.

La règle d’or quand vous êtes blessés est de vous entraîner sans aggraver la blessure. Pour cela, faites confiance à la douleur. Si vous avez mal à votre blessure pendant un entraînement, ce n’est pas bon. Vous devez changer d’exercices pour réussir à vous entraîner sans douleur sur la blessure.

Dans de nombreux cas, c’est possible de s’entraîner autour de la blessure.

Votre pire réaction en cas de blessure est de disparaître complètement de la salle et de ne plus rien faire : physiquement et mentalement.

Maintenir vos habitudes pour faire face aux blessures sportives

 

Même si vous ne pouvez pas vous entraîner physiquement, continuez à aller au club pour maintenir le lien avec le terrain et les partenaires d’entraînement. Vous pouvez apprendre en étant sur le bord du tapis. L’observation est essentielle pour continuer à progresser pendant cette phase de blessure.

Je me souviens d’un voyage en Thaïlande où je m’entraînais dans un camp de Muay Thaï à Phuket. Les enfants de 3 à 5 ans passent beaucoup de temps autour des sacs de frappe, des rings et de boxeurs à observer. Ils regardent tout et ils essaient de reproduire dans le vide par mimétisme tout ce qu’ils voient.

Plus tard, quand ils démarrent l’entraînement, ils progressent rapidement car les mouvements sont déjà intégrés dans leur cerveau.

De plus, c’est important de continuer vos habitudes. Vous prenez des affaires et vous allez jusqu’à la salle d’entraînement. Tout ce processus autour de l’entraînement est essentiel. C’est une habitude qu’il faut conserver.

Enfin, c’est important de maintenir le lien social avec vos partenaires. Vous discutez, échangez quelques blagues. Cela peut paraître minime mais c’est bénéfique pour le moral. Vous continuez d’appartenir au groupe. Votre blessure ne vous exclut pas. C’est une phase temporaire et courante dans la vie d’un sportif.

Visualiser la blessure et sa guérison 

Durant cette phase de guérison, c’est le moment de travailler sur notre vision du corps. Souvent, nous séparons nettement la tête et le corps. Nous avons un esprit cartésien et une vision mécanique du corps. Je me blesse, je vais chez le médecin et le kinésithérapeute, ils me réparent et c’est reparti. En préparation mentale, je travaille également avec la visualisation pour faire le lien entre la blessure, le corps et la tête.

Il y a plusieurs façons de travailler la visualisation :

  • Visualisation de guérison
  • Visualisation de gestion de la douleur
  • Visualisation technique (pratiquer mentalement les mouvements)

Prenons l’exemple de la visualisation de gestion de la douleur. Vous vous installez dans une position confortable, vous fermez les yeux et vous commencez à visualiser votre blessure.

Dans le cas de la fracture de la main, je me concentre sur la douleur, j’essaie de la localiser avec précision. Je lui donne une forme, un volume et j’évalue l’intensité de la douleur de 0 à 10. Maintenant, j’essaie d’agrandir la zone de la douleur sur mon corps de quelques centimètres. Si cela fonctionne, je continue progressivement jusqu’à diluer complètement la douleur sur mon corps.

C’est un exemple de visualisation où je joue avec la douleur pour essayer de la diminuer progressivement.

D’un athlète à un autre, les images peuvent varier. Je me souviens d’un athlète avec une fracture de la cheville. Il aimait visualiser une flamme. Sa douleur lui donnait la sensation d’une brulure constante. Pour diminuer la douleur, il visualisait du vent pour éteindre le feu et le soulager.

Voilà, vous disposez maintenant de trois principes de base pour faire face aux blessures.

Pour aller plus loin, il est souhaitable d’être accompagné par un professionnel.

Le travail de préparation mentale pour faire face aux blessures est une approche globale de l’athlète dans sa pratique et son identité. De cette façon, il est possible de transformer cette phase de blessure en opportunité pour progresser physiquement et mentalement sur le terrain et dans la vie en général.

Merci pour votre lecture.

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